Jardinage objectif "Zéro Déchet"

Jardinage objectif "Zéro Déchet"

(par Myriam Delvenne)

Dans deux mois, ce sera le printemps et le retour au jardinage pour ceux qui ont la chance de posséder un coin de verdure. Le "Zéro Déchet" est prôné un peu partout. C'est pourquoi nous avons recensé quelques bonnes pratiques pour vous aider à jardiner intelligemment et dans le respect de la nature.

Que vous faut-il pour jardiner "Zéro déchet" ? Quelles sont les techniques à connaître ?

  1. Les outils de jardinage

Il est intéressant de favoriser le réemploi :

    • En empruntant les outils à des voisins, des amis.
    • En les réparant lorsqu’ils sont abîmés.
    • En les achetant en seconde main.
    • En les louant lorsqu'on en a besoin de manière ponctuelle.

  1. Le gazon

Créer des espaces non tondus permettra aux insectes auxiliaires de se nourrir.

Une tondeuse “mulcheuse” coupe l’herbe en tout petits morceaux. Cela permet de fertiliser la pelouse et il n’est plus nécessaire de ramasser l’herbe.

  1. La biodiversité

Pour créer de la biodiversité dans le jardin, plusieurs possibilités existent :

    • Transformer une partie de la pelouse en prairie fleurie en créant des espaces non tondus, comme expliqué plus haut.
    • Installer une mare naturelle.
    • Aménager une rocaille.

Les espèces qui colonisent le jardin aident à l’entretenir. Par exemple, les coccinelles s’occupent de débarrasser les plantes de leurs pucerons. Toutes ces espèces qui aident à lutter contre les insectes nuisibles sont appelés insectes auxiliaires.

  1. Les haies

Pour limiter la taille des haies, il est utile de choisir des essences à croissance lente.

Si cela est possible, il est intéressant de les espacer suffisamment pour en faire facilement le tour lors des tailles.

  1. Les branches coupées et les feuilles mortes

Les branches coupées peuvent être broyées pour récupérer les résidus de taille des haies et arbustes (broyat). On peut alors s’en servir comme matière carbonée pour le compost, dans le paillage au pied des haies ou pour créer des sentiers. Broyer les fines branches peut se faire avec la tondeuse mulcheuse. Pour les plus grosses branches à partir de 1 cm de section, il est préférable de louer un broyeur pour éviter l’achat, puisque c’est un travail que l’on ne fait pas souvent. Il vaut mieux privilégier un broyeur qui écrase et éclate qu’un broyeur à coupe.

On peut utiliser les fines branches non broyées comme tuteurs. On peut aussi les tresser pour créer des bordures, des murs qui serviront à protéger le potager ou encore créer des cabanes pour les hérissons.

Les grosses branches des arbres abattus serviront à se chauffer en hiver.

Il n'est pas nécessaire de ramasser les feuilles mortes. En effet, leur décomposition nourrira le sol, sauf s’il y en a de trop. Dans ce cas, on peut les déchiqueter avec la tondeuse mulcheuse. Les feuilles ainsi broyées seront utilisées pour le compost comme matière carbonée, mais aussi pour protéger le potager des rudesses de l’hiver ou encore comme paillage au pied des arbres.

  1. Les mauvaises herbes

Il n'est pas nécessaire d'enlever systématiquement les “mauvaises herbes”, car elles favorisent la biodiversité et nourrissent le sol. Tant qu’il n’y en a pas de trop, cela n’est pas vraiment obligatoire de s’en débarrasser.

Quand on décide de les arracher, il faut aller chercher la racine avec un sarcloir, une binette ou une serfouette, qui est une sorte de houe. Sinon, la mauvaise herbe repousse. Ne surtout pas utiliser un motoculteur qui va couper les racines en petits morceaux et les disséminer partout. Cela repoussera d’autant plus.

Désherbage à la serfouette 

Une autre méthode consiste à retourner la terre et laisser venir les mauvaises herbes dans cette terre aérée. Il est beaucoup plus facile d’en venir à bout et de pouvoir ensuite semer les bonnes graines.

La dernière méthode pour se débarrasser des mauvaises herbes consiste à couvrir la terre avec du film biodégradable à base d’amidon de maïs, du paillis ou des cartons de récupération. Sans soleil, plus aucune mauvaise herbe ne poussera.

Une fois les mauvaises herbes retirées, on peut utiliser des plantes couvre-sols pour éviter que de nouveaux intrus ne repoussent.

Les mauvaises herbes peuvent être très utiles, par exemple, en décoction. C’est le cas notamment de la tanaisie. La décoction de tanaisie s’attaque aux pucerons, fourmis, acariens, etc. Les décoctions à base de mauvaises herbes permettent de ne plus utiliser de pesticides ou de produits contre les insectes nuisibles.

La tanaisie permet de créer des décoctions contre les pucerons et autres insectes nuisibles 

On peut aussi utiliser les mauvaises herbes pour la cuisine. Par exemple : la soupe d’ortie, le pesto d’ortie ou les câpres de pissenlit. Il existe de nombreuses recettes sur Internet.

  1. Le paillage

Il est très intéressant d'utiliser la tonte de pelouse, les feuilles mortes, le broyat, les aiguilles de conifères, ainsi que les déchets de fleurs ou de légumes pour le paillage. Cela permet de :

    • Protéger le sol.
    • Réguler l’humidité.
    • Limiter les mauvaises herbes.
    • Nourrir la terre.
    • Protéger les insectes auxiliaires.
    • Limiter le désherbage, l’arrosage et le sarclage.
    • Ne plus avoir besoin de se rendre au recyparc.
    • Ne plus avoir besoin d’acheter du paillage (paille du fermier, bâche géotextile, etc.)

Quelques précautions :

    • Ne pas se servir de débris de plantes malades pour le paillage.
    • Ne pas utiliser de plantes de la même espèce que celle qu’on veut protéger.

  1. Le compost


En réservant un endroit du jardin pour la création d’un compost, cela permettra de :

    • Valoriser les déchets organiques.
    • Diminuer la quantité de poubelles.
    • Réduire la facture déchets.
    • Ne plus utiliser d’engrais chimique, polluant pour l’environnement.
    • Ne plus se rendre au Recyparc pour les déchets organiques, ce qui entraînera un gain de temps.

Et maintenant, à vous de jouer en jardinant intelligemment dans le respect de la nature !




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