Vœux du
Pôle Créatif Liégeois
pour 2022
(par Myriam Delvenne)
L’an dernier, nous passions notre premier Noël
dans une atmosphère de restrictions et de sacrifices. Une seule personne
pouvait rendre visite à sa famille, mais devait être rentrée, comme Cendrillon,
avant les douze coups de minuit. Le nouvel an 2021 était teinté de souhaits d’une
année où la COVID serait définitivement éradiquée et où la vie « normale »
reprendrait, comme auparavant.
À l'occasion de mes vœux de l’an dernier, je mettais l’accent sur la possibilité de prendre un nouveau départ, de garder les découvertes positives du confinement (télétravail, temps retrouvé pour soi et pour sa famille, moins de bouchons sur les routes, balades dans la nature, découverte de produits locaux, moins d’achats compulsifs, réduction de la consommation, etc.) Je souhaitais à toutes et tous de continuer les efforts pour faire reculer le jour du dépassement et ainsi préserver notre planète.
Mais en 2021, ce jour du dépassement est revenu
à la même date qu’en 2019, annihilant les espoirs de réduire les effets du
réchauffement climatique pour cette année. Nous avons même eu droit à une
catastrophe climatique pour bien nous montrer que nous étions sur le Titanic et
que nous foncions droit dans l’iceberg. Après cet été pourri et mouillé qui
nous a laissé un goût amer, nous avons défilé dans les rues de Bruxelles le 10 octobre dernier pour le climat. J’y ai vu beaucoup de slogans revendicateurs,
mais pas vraiment de solution de la part de la population.
Ensuite, il y a eu la COP26, mastodonte qui a
accouché d’une souris. Mais vous, nous, les personnes ordinaires qui ne sommes
pas des chefs d’état, pensons à tort que seuls les « décideurs » ont
la capacité de réduire les causes du réchauffement climatique. J’entends dire partout :
« Ils ne font rien. Comment voulez-vous que cela change ? »
J’aimerais vous poser la question suivante :
si vous décidez en masse d’acheter chez votre commerçant local plutôt que sur
Amazon ou Alibaba et que toute la population fait comme vous,
pensez-vous que les multinationales vont survivre ? Qui détient le pouvoir ?
Les patrons des multinationales ? Qui vous dit d’acheter dans des grands
groupes plutôt que chez votre commerçant local ? Les chefs d’état réunis à
la COP26 ? La publicité ? Non ! VOUS avez le POUVOIR de
changer le monde. Pourquoi ? Parce que tous ensemble, nous sommes plus
nombreux.
Alors, ne faites plus attention à la publicité, cherchez dans quels magasins vous pourriez acheter ce dont vous avez besoin. Par exemple, il existe beaucoup de produits en vrac. Cela évite de devoir jeter des emballages en plastique. Plusieurs producteurs wallons proposent du savon artisanal et de multiples produits cosmétiques. Si vous souhaitez recevoir des conseils concernant les produits locaux et les endroits où l’on peut se fournir, vous pouvez nous contacter.
Après mes souhaits concernant la protection de la planète, j’aimerais vous parler de cette pandémie qui s’éternise. En mars 2020, nous étions quelques-uns à penser que nous allions désormais coexister avec ce virus. Au départ, la majorité de la population croyait qu’on allait s’en débarrasser facilement. Pourtant, depuis que le SIDA est apparu au début des années 80’, il n’a jamais été éradiqué. C’est vrai qu’il ne s’agit pas du même virus et qu’on peut maintenant « vivre avec » sans risquer de mourir. Mais je trouve que la situation est quand même similaire. Les scientifiques ont progressivement réussi à trouver des médicaments capables de réduire la charge virale chez les patients atteints.
Nous avons la grande chance d’avoir des
chercheurs extrêmement compétents. Ils vont trouver des molécules susceptibles
de nous aider à nous défendre contre la COVID. Cela prendra du temps, mais ils
y arriveront. Nous continuerons à vivre avec ce virus et nous nous y habituerons.
Il y aura d’autres virus, certains moins mortels et d’autres plus.
La vie est faite d’impermanence. Tout change
tout le temps. Nous l’avions oublié. C’est la leçon positive à tirer de la
venue de ce virus dans notre vie. Nous sommes une espèce fragile et vulnérable,
à la merci de virus bien plus petits que nous. Notre vie, depuis la fin de la
deuxième guerre mondiale, était devenue de plus en plus facile et agréable.
Nous avions tout en abondance. Nous avions l’habitude de gaspiller, de ne
penser qu’au présent, de n’avoir aucune vision de l’avenir, à part pour
planifier nos vacances à l’étranger, au soleil en été et à la montagne en
hiver.
Ce minuscule trublion nous oblige à nous
recentrer sur l’essentiel : la vie, la santé, la solidarité. Nous pouvons
enfin nous poser la bonne question : qu’est-ce que le bonheur ?
Est-ce une belle voiture, une nouvelle maison, un beau voyage dépaysant à l’autre
bout de la planète ? Non ! Ça, c’est le plaisir. Et le plaisir ne dure qu'un temps. Le bonheur, c’est aimer
son prochain, s’occuper des gens qui en ont besoin, c’est l’entraide, la
fraternité.
Peu importe que votre voisin ou votre collègue
de travail pense différemment de vous. Nous sommes tous des êtres humains. Nous
devrions tous être unis contre l’ennemi commun : le virus. Lorsqu’un
problème survient, chacun réagit à sa manière. Une façon de réagir n’est pas meilleure
qu’une autre. Nous l'avons expérimenté le 11 septembre 2021 lors de notre événement « Dialogues en humanité
Voilà pourquoi je souhaite pour 2022 un maximum
d’amour à chacun d’entre vous. Aimez-vous de manière démesurée, gigantesque,
colossale, parce qu’on n’aime jamais assez son prochain. Ne vous dressez plus
les uns contre les autres. Soyez solidaires et tolérants envers les personnes qui
pensent différemment. Que l’amour déborde de vos vies et inonde toutes les
personnes autour de vous.
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